Christophe PAVILLON, diplômé en 1995, témoigne auprès des étudiants de 1e année de BTS CI – Commerce International du campus Ste Marguerite, de son expérience professionnelle en Asie.
Sollicité par son ancienne professeure, Florence DEROUINEAU, Christophe PAVILLON revient sur son parcours.
Après son baccalauréat, il a suivi un cursus dans une faculté d’anglais pour devenir enseignant. Après 2 années, il décide de changer de voie et choisit le BTS CI. Lors de son stage obligatoire à l’international, Christophe est allé en Belgique, à Bruxelles dans une petite entreprise d’import-export alimentaire. Puis, grâce à la mise en relation d’un de ses professeurs, il est embauché dans une société d’import d’outillage électrique chinois. Il fait de la vente à des marques françaises de grande distribution comme Leroy Merlin, Castorama ou encore Bricomarché.
En 1998, Christophe part en Chine, accompagné de son employeur, pour rencontrer leurs fournisseurs.
« Quand je suis arrivé à l’aéroport, j’ai eu un coup de foudre pour le pays ! »
Après une dizaine de voyages en Chine, Christophe part en 2003 s’installer définitivement, à Suzhou.
Il sera embauché comme Responsable grand compte dans une nouvelle entreprise d’outillage destiné à l’Europe.
Une de ses plus grosses difficultés est d’avoir dû négocier avec des commerciaux chinois, sans parler un seul mot de la langue ! Il a dû aussi s’adapter à des méthodes de travail hétéroclites.
Après d’autres expérience, de courte durée, dans des entreprises, l’une de câblage métallique, l’autre d’additif pour essence, il prend la Direction d’un service marketing dans une usine qui fabrique des cadres et des miroirs, pour l’export dans la grande distribution.
En 2005, après avoir bien observé le fonctionnement chinois, il a l’idée de proposer ses services aux TPE (très petites entreprises) et aux PME (petites et moyennes entreprises) françaises. Il crée Onesource Agency, une entreprise de sourcing. Ce travail lui permet de beaucoup voyager, pour aller à la rencontre des chaînes de production.
En 2020, il rentre en France avec sa famille, sa femme et ses deux enfants et y crée une filiale sur le même modèle que son entreprise en Chine. Christophe a dû, depuis, faire face à de nouvelles difficultés : augmentation des coûts, nouvelles réglementations, enjeux écologiques…
Pour conclure, Christophe a recommandé à l’assemblée d’étudiants : « Lors de vos stages, quelques soient vos missions, profitez du relationnel et gardez le contact ! »
Questions-réponses
Pour vous, la formation du BTS CI apporte-t-elle assez de compétences pour arriver sereinement dans le monde professionnel ?
La formation apporte énormément de compétences et de connaissances, mais rien ne remplace l’expérience. Du fait de mon BTS CI, j’ai acquis des compétences techniques que certaines personnes qualifiées n’avaient pas. Je me suis retrouvé à faire des cours de commerce à des directeurs commerciaux qui étaient responsables de millions de dollars !
Comment fait-on pour approcher les clients ?
Les grosses entreprises sont déjà installées en Chine. Ce sont potentiellement les petites structures qui ont besoin de moi. Il faut parcourir les annuaires, participer à des salons, appeler beaucoup d’entreprises… Ça peut être démotivant, car on me répond souvent : « On ne vous a pas attendu pour acheter en Chine » !
Comment créer une entreprise en Chine ?
En Chine, il faut avoir conscience qu’un étranger ne peut que monter une WOFE, ou Wholly Owned Foreign Enterprise, dont le capital minimum est de 50 000 $.
Que pouvez-vous nous dire en ce qui concerne le choc culturel ?
Je vous ai surtout parlé du travail, c’était le sujet du jour et pourtant, il a représenté 10% de mon expérience chinoise, le choc culturel en a représenté 90%.
J’ai réalisé un rêve en allant vivre en Chine, j’étais tellement heureux ! Je me suis énormément renseigné avant de partir, je pensais tout connaître des chinois, mais à mon arrivée, j’ai été très déboussolé. Finalement, cette expérience reste le plus gros enrichissement de ma vie.
Vous pouvez nous parler des problématiques administratives en terme de stages ?
Les chinois ne sont pas familiers avec le concept de stage. Ils ne comprennent pas qu’on puisse mêler études et travail.
Pour les VISA de travail, vous ne pourrez pas en obtenir sans avoir un BAC +4 et 2 années d’expérience, car ils optent pour une immigration hyper-qualifiée. N’envisagez pas non plus un VISA tourisme, car si on vous prend à travailler, vous risquez d’être rapatrié après avoir passé 5 à 15 jours dans une prison chinoise !
Mais même si ce n’est pas le pays le plus adapté pour un stage à l’étranger, rien ne vous empêche d’essayer…
Merci Christophe pour ce partage d’expérience !
Article co-rédigé par Jeanne BOYER, en alternance au service communication du groupe scolaire St François d’Assise et en bachelor chef.fe de projet Communication et Marketing Digital.
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